Jocelyne Mathieu, rencontre d'une donatrice
Entrevue avec Jocelyne Mathieu, donatrice à la Bibliothèque
Professeure titulaire associée d’ethnologie, retraitée du Département des sciences historiques de l'Université Laval
Entrevue réalisée par Katie Lepage, directrice au développement philanthropique de la Bibliothèque (2021-2023)
Février 2023
Découvrez avec moi une femme d’exception, madame Jocelyne Mathieu.
Née à Montréal dans les années 1950, Madame Mathieu a effectué des visites périodiques à Québec durant toute son enfance. Avec ses parents, elle venait visiter ses grands-parents paternels puis, un beau jour, la petite famille est finalement déménagée dans la capitale. Un déménagement provoqué par la fonction d’enseignant spécialisé qu’occupait son père.
Fille unique, élevée dans un milieu où l’éducation était très importante et valorisée, Madame Mathieu est devenue professeure d’ethnologie au Département d’histoire – aujourd’hui des sciences historiques – de la Faculté des lettres et des sciences humaines de l’Université Laval. Malgré le fait qu’elle soit récemment retraitée, elle conserve à ce jour cinq étudiants et étudiantes sous sa direction.
Fidèle donatrice à la Bibliothèque ainsi qu’à la Faculté des lettres et des sciences humaines depuis près de 40 ans, Madame Mathieu me confie que ce qu’elle aimait particulièrement de son travail de professeure, c’était justement le contact avec les étudiants et les étudiantes, notamment les riches échanges avec ceux et celles à la maîtrise et au doctorat.
Petit retour dans le temps. Parlons de ses études à elle. C’est à l’école Notre-Dame de Roc-Amadour à Québec que Madame Mathieu a effectué son cours classique jusqu’au niveau «Méthode», puis elle a fréquenté la polyvalente. C’est en Lettres qu’elle a poursuivi ses études collégiales, plus précisément au Cégep de Limoilou, pour finalement se diriger vers l’Université Laval afin d’y réaliser un baccalauréat avec majeure en ethnographie traditionnelle et mineure en littérature québécoise. Elle a ensuite poursuivi ses études au niveau de la maîtrise en arts et traditions populaires, toujours à l’Université Laval. Puis, c’est à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), située à Paris, qu’elle a eu le bonheur de poursuivre ses études de 3e cycle et d’y décrocher son doctorat en ethnologie historique. Ayant étudié et travaillé au même moment, elle me confie avoir un peu tardé avant d’avoir ses enfants. Elle est d’ailleurs la fière maman de deux grandes filles maintenant dans la trentaine et qui mènent leur barque: son aînée en gestion et sa cadette en enseignement universitaire.
Je m’intéresse aux personnes marquantes qui auraient pu l’influencer, que ce soit des collègues, un professeur, un mentor ou une amie. Elle répond d’emblée qu’il y a son directeur de maîtrise, le professeur et peintre Jean-Claude Dupont de l’Université Laval, son directeur de doctorat, Jean Cuisenier, et les personnes avec qui elle a travaillé au cours de son séjour d’étude en France, notamment lors de son stage au Musée des arts et traditions populaires à Paris. Elle pense immanquablement à sa collègue et amie Nicole Pellegrin du CNRS à Poitiers et Paris, puis aussi à ses nombreux collègues de l’Université Laval et d’autres établissements d’études supérieures. Notable a été son expérience à la Commission des études de l’Université Laval en tant que membre, puis comme présidente. Depuis l’an 2000, ses collègues de la Société des Dix, au sein de laquelle elle occupe le fauteuil numéro sept, lui procurent des échanges professionnels stimulants et amicaux.
Sans la connaître, je devine que Madame Mathieu est une femme passionnée et curieuse de nature. Lorsque je lui demande quelle est sa passion ou qu’est-ce qui lui fait oublier le temps, elle me répond que «c’est l’observation de la vie quotidienne ici et ailleurs, car c’est par elle que se manifeste la culture profonde». La lecture fait incontestablement partie de sa vie et elle affectionne d’ailleurs divers genres littéraires car, me dit-elle, «la lecture transcende le temps!». Je suis bien d’accord avec elle.
Qu’en est-il de la philanthropie dans sa vie? Pourquoi avoir choisi de faire des dons à la Bibliothèque de l’Université Laval? Jocelyne Mathieu me confie que «c’est parce que la bibliothèque est au cœur des savoirs toujours en mouvement. Elle est essentielle non seulement aux apprentissages, mais aussi à la culture, au plaisir de satisfaire sa curiosité et de suivre les développements des recherches, des mentalités, des réflexions qui doivent nous nourrir si l’on veut évoluer. La philanthropie, c’est redonner ce qu’on a eu la chance de recevoir». Non seulement Madame Mathieu contribue-t-elle de manière financière, mais elle a également bonifié les collections pédagogiques de la Bibliothèque par divers dons de monographies, de tapis artisanaux de grande valeur et de documents d’archives.
Lorsque je l’interroge sur ce qu’elle aimerait partager avec les lecteurs et les lectrices de l’infolettre, elle répond «de ne pas oublier la culture du quotidien, ce quotidien qui semble si banal à plusieurs, mais qui porte toutes les couches superposées de notre culture, dans la longue durée, de génération en génération. Tellement de domaines en font montre, tant sur les manières d’habiter, de se nourrir, de se vêtir, de s’éduquer, de se déplacer, etc. Un énorme potentiel de lectures».
Nous pourrions très certainement parler durant des heures elle et moi: de voyages, de découvertes, de la vie lors de nos voyages respectifs. Mais, à regret, il faut bien mettre un terme à notre palpitante conversation… Ce fut un réel plaisir de partager ce moment avec vous, Madame Mathieu. Merci de vous être prêtée au jeu!
Tout comme Madame Mathieu, vous aimeriez contribuer à l’un ou l’autre des fonds de la Bibliothèque de l’Université Laval? Visitez la page suivante: https://www.ulaval.ca/fondation/donner/interets/bibliotheque/